L'Art Coup de Coeur
Michel Thamin

Michel Thamin

Michel Thamin

Il y a une grande harmonie dans la mise en scène des lithoglyphes de Michel Thamin. Pareille à une partition éphémère et aléatoire selon les lieux d’exposition et qui se joue le temps d’un regard, elle invite le spectateur à recevoir cette œuvre composite, comme le prélude d’un ailleurs tenu secret. Ces boîtes de pierre entretiennent un jeu permanent entre le clos et l’ouvert, l’invisible et le visible, l’éphémère et le permanent, le passé et le présent, car elles composent autant avec l’espace de l’exposition qu’avec celui que le spectateur va découvrir au creux des œuvres. En ouvrant ces boites de pierre, le public peut y lire des signes qui ont comme ricoché sur l’onde du temps.

Quant aux cippes aux allures de totems ou de stèles, elles semblent établir un curieux paradoxe avec les lithoglyphes. Michel Thamin combine l’intime et l’extime. En effet ces boîtes de pierre incarnent davantage une intériorité où sommeillent des signes qui n’attendent que la lumière du regard pour révéler leur fable. Les piliers, au contraire affichent plus une extraversion, une sorte de jaillissement. Ils fendent l’espace et s’imposent comme un trait d’union entre la terre et le ciel. Leurs parois offrent toute une gamme de motifs et de tessitures variées. Ils sont comme les bribes d’un récit imaginaire nourri de lointaines réminiscences. Leur mise en scène leur donne une puissance intemporelle, et renforce le silence vertigineux qu’elles incarnent.

Alain le Beuze

Michel Thamin
Michel Thamin